Il est de tradition dans la presse communautaire juive francophone ou israélienne francophone de saluer ou remercier toute intervention d'une personnalité se montrant favorable à Israël, l'une des ses villes, de ses villages ou l'un de ses nombreux projets de toutes sortes. Une démarche qui peut tout à fait se comprendre.
De même, on peut tout à fait comprendre qu'une personnalité vante les mérites d'un petit Etat qui a su se hisser parmi les grands en moins de 70 ans.
C'est d'une certaine façon ce qu'a fait Laurent Cabrol, célèbre présentateur météo de France, lorsqu'il a exprimé son admiration pour la place réservée aux chiens dans la ville de Tel Aviv. Voir cet article.
En tant qu'Israélien et surtout Tel avivien qui y vit depuis une dizaine d'années, et connaît bien les conséquences d'une Tel Aviv "ville des chiens", je me permettrai amicalement de calmer ses ardeurs.
Oui "Les
chiens sont partout chez eux à Tel-Aviv : restaurants, parcs et bureaux. "
Oui "Une plage leur est même dédiée", et oui "ils aident parfois leurs maîtres à
trouver l’âme-soeur."
Certes aussi comme l'exprime Laurent Cabrol : "Il n’est pas rare non plus de voir un
promeneur rémunéré à vélo promener une demi-douzaine de chiens, et les
emplois crées sont nombreux : toiletteurs, éducateurs, ou
« dog-sitters ».
Néanmoins, il faut aussi mentionner l'autre versant de l’omniprésence des chiens dans le centre de Tel Aviv : entre la ligne Ibn Gvirol à l'est et jusqu'à la mer (y compris sur la plage), et de Neve Tzedek au sud jusqu'au port de Tel Aviv (Namal) au nord.
Je vous invite par conséquent M. Cabrol - et avec vous Ron Huldai, le maire de la ville, qui ne fait pas grand chose à ma connaissance pour réellement lutter contre cette situation - à vous balader avec moi et mes enfants, dès le lever du jour, pour, comme nous, passer votre temps à éviter les crottes de chiens non ramassées par leurs maîtres, ou les restes de traces de crottes qui salissent nos rues. Je vous invite à sentir l'odeur de pisse de chien qui règne sur Merkaz Tel Aviv (le centre de Tel Aviv) pendant toute la saison chaude : à Dizengoff, à King Georges, à Sheinkin, à Allenby, etc.
Je vous invite encore à observer les maîtres laisser leurs chiens gambader, aboyer, se chamailler, bien au-delà de la soixantaine de parcs qui leur sont réservés, mais dans la partie non réservée des parcs, sur les trottoirs étroits de la ville, voire sur les passages piétons, au risque de délaisser leurs propres enfants, et sinon au risque de faire peur aux passants. Je vous invite également à vous asseoir sur la pelouse d'un parc de Tel Aviv pour découvrir que vous vous êtes assis sur une merde de chien, ou que vous avez marché dedans, car les chiens sont partout en effet. Je vous invite encore M. Cabrol à vous prendre les pieds ou vous engueuler avec l'un de ses promeneurs de chiens à vélo qui vous empêchent littéralement de passer ou manquent de vous faire tomber. Je vous invite, vous et vos enfants, à vivre avec ces chiens au quotidien.
Tel Aviv est en effet la ville des chiens M. Cabrol,
Le problème, c'est que ni les chiens ni leurs maîtres ne contribuent à la propreté de la ville.
Méïr Ronen - 24/5/2017
CulturËl
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire