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Yehonathan Geffen : figure israélienne

Publié sur le site http://un-echo-israel.net le 26 avril 2011
Par Misha Uzan

Yehonathan-Geffen.jpgAux yeux du public, surtout lorsque celui-ci est jeune, Yonathan Geffen est devenu le père d’Aviv Geffen. Sa carrière n’a pourtant rien à envier à envier à celle de son fils. Ensemble ils constituent deux images, deux figures de la société israélienne à une génération de différence. Leurs parcours, leurs activités et leurs idées permettent aussi d’avoir un aperçu de la structure politico-culturelle de la gauche israélienne.

Yehonathan Geffen est né le 22 février 1947, c’est un natif d’Israël avant la naissance de l’Etat[1]. Il est le père de trois enfants, un garçon et deux filles, issus de deux mariages différents (avec Nurit Makober d’abord, une actrice israélienne ; puis avec Ava Haddad) ainsi que le neveu de Moshe Dayan. Geffen est un homme public israélien. Il est à la fois écrivain et journaliste, poète, traducteur, auteur et interprète.


Né au Moshav Nahalal où il a vécu toute son enfance, Yehonathan Geffen est un produit d’une élite israélienne des campagnes. Contrairement à son fils qui n’a pas servi dans l’armée, Yehonathan (outre le fait d’être le neveu de Moshe Dayan, chef d’état-major puis ministre de la défense) fut parachutiste dans Tsahal, puis officier et commandant de section dans les troupes Golani avant de servir dans les renseignements. Il a combattu à Sichem et dans le Golan pendant la guerre des Six Jours. Il finit son service en 1969 au rang de lieutenant. En 1967, sa mère meurt d’une overdose de médicaments, puis en 1972 c’est sa sœur qui se suicide alors qu’il étudie à Londres. Dès sa sortie de l’armée en 1969 il se lance dans la poésie. En 1972 il commence à écrire chaque fin de semaine pour le journal Maariv, il y écrit encore aujourd’hui. Il rejoint également la troupe de chanteurs « Lul », composée de figures comme Uri Zohar, Arik Einstein et Shalom Hanoch. Il écrit de la poésie, des textes poétiques pour des chansons et des textes politiques pour le Maariv. Yuni Rechter, Itzhak Clapter, David Broza, Ada Notowitz, Ouzi hitman, ou encore Shafi Ishaï ont chanté ses textes, dont certains sont restés dans les annales de la musique israélienne : Comment la chanson est née, J’aime, Crèche fermée, L’Homme vert. En 1973, avec un collectif d’auteurs qui comptent Uri Dan, Eitan Haber, Yeshayahu Ben Porat, Eli Landau, Houzi Carmel et Eli Tavor, il publie L’échec, la première critique de la gestion de la guerre du Kippour d’octobre 1973. Malgré le succès du livre auprès du public, Geffen est critiqué depuis pour ses positions de gauche dure qui frôle souvent avec la provocation.

Il est l’auteur de dizaines d’ouvrages qui comprennent aussi bien des critiques de la politique israélienne, des romans et des synthèses de ses compositions poétiques ou musicales. Il participe aussi à de nombreux spectacles, galas, événements. Geffen traduit de l’espagnol et de l’anglais, Geffen écrit, Geffen chante, Geffen critique. Geffen touche un peu à tout, ce qui fait son succès mais aussi sa secondarité. On lui doit surtout quelques écrits qui traversent les âges, notamment pour les enfants avec HaYalda Hachi Yafa BaGan (La plus belle enfant de la crèche) ou son livre HaKeves HaShisha Asar (Le 16e mouton). L’un des ses plus proches partenaires est David Broza pour qui il a composé deux albums complets et fait chanté des chansons traduites de l’espagnol vers l’hébreu.

Le parcours de gauche rebelle de Geffen a aussi tracé celle de son fils. A y réfléchir et même si on ne choisit pas sa famille, les positions de son père ne rendent que moins subversives celles de son fils (voir l’article Aviv Geffen, le rebelle établi). On a juste changé de génération, changé de style, mais c’est la même lignée.


[1] Un tel fait permet d’illustrer un des problèmes sémantiques du conflit israélo-arabe. Comment devrait-on nommer un habitant d’Israël né avant l’indépendance de l’Etat d’Israël ? Juif de « Palestine mandataire » ? « Palestinien juif » ? « Israélien d’avant l’Etat » ? On voit ici les incompréhensions que peuvent poser ce type de dénomination, le cœur du problème est là. Voir pour plus de détails mon article Israël et les intellectuels français, de 1967 à 1982

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