CONFÉRENCE - Rappel
Vincent LEMIRE - chercheur en délégation au CRFJ -
Mercredi 30 Janvier 2013 à 19 h 00 au CRFJ
Cette conférence se propose d’appliquer à Jérusalem les outils méthodologiques de l’« histoire potentielle » en prenant comme point de départ cette belle intuition de Paul Ricœur : « Les hommes du passé avaient un futur qu’on peut appeler le futur du passé, qui fait partie de notre passé à nous.
Or une grande partie du futur du passé n’a pas été réalisée. Les gens d’autrefois ont eu des rêves, des désirs, des utopies, qui constituent une réserve de sens non réalisé. Un aspect important de la relecture et de la révision des traditions transmises, consiste dès lors dans le discernement des promesses non tenues du passé. Le passé en effet n’est pas seulement le révolu, ce qui a eu lieu et ne peut plus être changé (définition très pauvre du passé), il demeure vivant dans la mémoire grâce, je dirai, aux flèches du futur qui n’ont pas été tirées ou dont la trajectoire a été interrompue. En ce sens, le futur inaccompli du passé constitue peut-être la part la plus riche d’une tradition ». (Paul Ricœur, « Identité narrative et communauté historique », octobre 1994).
Dans le cas Jérusalem, la réflexion de Ricœur peut s’avérer particulièrement utile : en effet, la ville sainte n’a pas toujours été un champ de bataille. À l’orée du XXe siècle, à seulement trois générations de distance, une autre histoire s’est esquissée, d’autres horizons se sont dessinés, grâce à l’émergence d’une identité citadine partagée, loin des dérives communautaristes qui semblent aujourd’hui l’emporter. En croisant les notions d’ « identité narrative » et de « communauté historique », il s’agit de réfléchir aux possibilités d’une histoire partagée de la ville sainte.
Cette « Belle époque » de Jérusalem est mal connue, elle a longtemps été oubliée et mérite d’être racontée. On y croisera un maire arabe polyglotte, un député ottoman franc-maçon, des juifs levantins, des révolutionnaires qui chantent la Marseillaise, mais aussi des archéologues occidentaux occupés à creuser le sous-sol pour faire ressurgir les lieux saints de la « Jérusalem biblique ». On peut restituer cette période exceptionnelle en s’appuyant sur des sources inédites, en particulier les archives de la municipalité ottomane de Jérusalem.
Alors que la ville sainte est aujourd’hui à un nouveau tournant de son histoire et que la question de son partage se pose une fois encore, il faut se souvenir de cet « âge des possibles » qui peut livrer quelques clés pour mieux comprendre le présent et envisager l’avenir.
Vincent Lemire, agrégé d’histoire, ancien élève de l’Ecole normale supérieure Fontenay/Saint-Cloud, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée, est actuellement en délégation CNRS au Centre de recherche français à Jérusalem (CRFJ). Ses recherches portent sur Jérusalem et le Proche-Orient contemporain, l’histoire environnementale et les processus de patrimonialisation urbaine. Il a notamment publié La soif de Jérusalem. Essai d’hydrohistoire, 1840-1948 (Publications de la Sorbonne, 2011) et il a codirigé le numéro spécial « Proche-Orient: foyers, frontières, fractures » de la revue Vingtième siècle publié en septembre 2009.
Dans le cas Jérusalem, la réflexion de Ricœur peut s’avérer particulièrement utile : en effet, la ville sainte n’a pas toujours été un champ de bataille. À l’orée du XXe siècle, à seulement trois générations de distance, une autre histoire s’est esquissée, d’autres horizons se sont dessinés, grâce à l’émergence d’une identité citadine partagée, loin des dérives communautaristes qui semblent aujourd’hui l’emporter. En croisant les notions d’ « identité narrative » et de « communauté historique », il s’agit de réfléchir aux possibilités d’une histoire partagée de la ville sainte.
Cette « Belle époque » de Jérusalem est mal connue, elle a longtemps été oubliée et mérite d’être racontée. On y croisera un maire arabe polyglotte, un député ottoman franc-maçon, des juifs levantins, des révolutionnaires qui chantent la Marseillaise, mais aussi des archéologues occidentaux occupés à creuser le sous-sol pour faire ressurgir les lieux saints de la « Jérusalem biblique ». On peut restituer cette période exceptionnelle en s’appuyant sur des sources inédites, en particulier les archives de la municipalité ottomane de Jérusalem.
Alors que la ville sainte est aujourd’hui à un nouveau tournant de son histoire et que la question de son partage se pose une fois encore, il faut se souvenir de cet « âge des possibles » qui peut livrer quelques clés pour mieux comprendre le présent et envisager l’avenir.
Vincent Lemire, agrégé d’histoire, ancien élève de l’Ecole normale supérieure Fontenay/Saint-Cloud, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée, est actuellement en délégation CNRS au Centre de recherche français à Jérusalem (CRFJ). Ses recherches portent sur Jérusalem et le Proche-Orient contemporain, l’histoire environnementale et les processus de patrimonialisation urbaine. Il a notamment publié La soif de Jérusalem. Essai d’hydrohistoire, 1840-1948 (Publications de la Sorbonne, 2011) et il a codirigé le numéro spécial « Proche-Orient: foyers, frontières, fractures » de la revue Vingtième siècle publié en septembre 2009.
Centre de recherche français à Jérusalem
3, rue Shimshon, Baka, Jérusalem
B.P. 547, 91004 Jérusalem, Israël
Téléphone : +972 (0)2 565 81 11
Télécopie : +972 (0)2 673 53 25
Mail : crfj@crfj.org.il
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